En quittant la ville de Jbeil et en se dirigeant vers le sanctuaire de Saint Charbel à Annaya, vous arriverez au village de Ehmej qui est considéré comme l’un des plus grands villages de la région.
Plusieurs anciennes ruines et monuments témoignent que Ehmej est ancrée dans l’histoire et date même de l’époque romaine et phénicienne (Mont Hafroun, Al-Raheb, l’église de Notre Dame de la Roche, Saint Saba, St Georges à Bkarta, Sainte Sophia ainsi que la Tour…)
Les romains ont construit durant cette époque une route qui traversait les forêts d’Ehmej auxquelles les habitants avaient recours pour assurer leurs besoins en bois. Les traces de cette route sont toujours décelables dans certaines zones sur les rives de la rivière Al-Fidar qui traverse les vallées Al-Mihal et Al-Maaden.
Les inscriptions sur les roches des forêts datant du règne de l’empereur Adrian, mettent en garde contre l’abattage des arbres conifères qui sont « les temples des esprits divins ».
La preuve la plus récente de la présence du christianisme dans le village a été divulguée récemment près du monastère de Saint Saba. Plusieurs archéologues estiment que ces vestiges remontent à l’époque byzantine.
L’histoire moderne d’Ehmej remonte à la réinstallation des familles actuelles dans le village au cours du 17ème siècle. Ces familles se sont réinstallées dans le village, tandis que d’autres familles chrétiennes sont revenues aux montagnes de Keserwan et de Jbeil. Après la fin du règne d’Al-Anahla, les gouverneurs de « Jubbat Bcharre » en 1612, le premier groupe de familles a migré vers Ehmej. Ils ont construit des églises sur les ruines d’un ancien monastère, dans la région connue aujourd’hui comme « Dahr Al-Shir » (la falaise).
Les autres sites qui témoignent de l’histoire riche d’Ehmej sont les anciennes constructions dans la région d’Al-Borj (la tour), où l’on croit que les princes Chehab vivaient pendant l’été. Le village était aussi un centre de gouvernance à Jbeil lors des époques Qaimaqamya et Al-Mutasarafya. Deux des habitants ont présidé la direction, le défunt Najib Beik El-Khoury et Iskandar Beik El-Khoury.